Magnifique message de Quentin, qui a été un phobique pendant 20 ans et qui a été soigné par le stage contre la peur de l’avion :
“Bonjour,
Je vous envoie ce message afin de vous faire part des mes aventures suite au stage passé en votre compagnie.
Je vous rappelle qu’il était pour moi devenu impossible, et je pèse le mot, de voyager en avion. Cette phobie était devenue handicapante pour le voyage de loisir mais aussi à titre professionnel.
Deux semaines après le stage, je devais me rendre en Espagne, par un petit vol de deux heures, pour visiter ma soeur. Je n’en menais pas large jusqu’au décollage qui est, pour moi, le moment le plus éprouvant, et puis… je me suis détendu, j’y ai pris du plaisir même, doucement. Le retour fut un peu plus éprouvant sans que j’en connaisse la raison, je devais être trop sûr de moi, certain que cette peur irraisonnée avait disparue. Ça n’était pas encore tout à fait le cas, ç’aurait été trop beau.
Trois mois plus tard j’avais prévu d’aller aux USA, jusqu’à Los Angeles, c’est-à-dire à 11h30 de Paris ! Je ne vous cache pas que chaque semaine je pensais annuler mon voyage, quitte à perdre le prix des billets, quitte à abandonner compagne et amis, quitte à rester cloîtré dans le quotidien de ma petite banlieue pendant que mes proches parcouraient le grand ouest américain, jour après jour, de Los Angeles à San Francisco. Après tout, n’était-ce pas plus raisonnable que de devoir faire les frais d’un atterrissage d’urgence à cause d’un phobique qui aurait poussé des hurlements de terreur et qui se serait probablement évanoui d’horreur à quelques heures du décollage ? J’ai tenu bon.
Il y a quelques semaines que je suis rentré de ce voyage, en deux semaines passées là-bas, j’ai pris 5 fois l’avion, ce qui représente plus de 24h de vol ! J’y ai admiré parmi les paysages les plus bouleversants, parcouru des milliers de miles, en passant par la Californie, l’Utah, le Nevada. Tout cela était splendide, sans égal. Auparavant, pour me rassurer en tant que phobique, je me disais que je n’avais pas besoin d’aller si loin, que je pouvais m’épargner l’avion puisque notre pays regorge aussi de merveilleux paysages, si divers, et que, finalement, j’avais encore un peu de temps avant de connaître toute la France. Au-delà il y a l’Espagne, l’Italie, et quelques pays de l’Est, tous accessibles par train. C’était confortable, sans risque. Quelle erreur ! Cette phobie devient risible quand, du hublot, vous apercevez l’infinie banquise du Groenland et quand vous ne pouvez retenir vos larmes car vous n’avez jamais vu d’aussi étonnants et grandioses paysages.
Je mentirais si je disais que j’étais totalement «guéri», bien que je commence à en être convaincu. Je continue à prendre un quart de Lexomil avant chaque vol, je n’en reprends jamais pendant et je pense être capable d’abandonner rapidement ce mauvais réflexe. Quoi qu’il en soit, je ne me considère plus comme phobique (je l’ai été pendant 20 ans !) et je vous assure que j’aurai été tout à fait incapable de réaliser ces voyages avant votre stage !
Une dernière chose : quand je suis rentré d’Amérique, alors que je marchais pour rejoindre mon lieu de travail, j’ai observé un avion dans le ciel et j’ai pensé «quelle chance ils ont d’être là-haut !»
Merci encore pour votre disponibilité et votre pédagogie, je reprendrai l’avion à la première occasion !
Bonne continuation !”