De nombreux passagers ayant peur de l’avion pensent que le fait de boire de l’alcool va les aider. Le phénomène est peu analysé alors qu’il est pourtant très répandu.
Parmi plus de 300 personnes ayant peur de l’avion et ayant été intégré aux études du Centre de Traitement de la Peur de l’Avion, 8% des sujets avaient déjà consommé de l’alcool avant l’embarquement et 14% une fois à bord. Mais l’alcool a-t-il réellement un effet anxiolytique et quelles sont ses conséquences réelles dans un avion ?
Les conséquences de l’alcool sont simples et connues : ses effets désinhibiteur, euphorisant et sédatif. L’effet anxiolytique de l’alcool est pour sa part nul, bien au contraire ! En se dégradant dans le sang, l’alcool devient un anxiogène et est accompagné d’effets secondaires comme le mal de crâne. D’un point de vue médical, l’alcool consommé en petite quantité accroît même le rythme cardiaque et la pression sanguine, ce qui contribue à générer des crises de paniques. Et ces crises de panique sont d’autant plus fréquentes chez les passagers ayant consommé de l’alcool que l’altération du jugement et l’effet déshinibiteur qu’il procure sont forts.
On parle ici d’alcool en général, mais qu’en est-il dans un avion. L’air y est pressurisé pour reproduire la pression atmosphérique que l’on peut rencontrer sur terre à une altitude maximale de 2400m (pression variable selon les avions). Or une pression atmosphérique faible diminue la pression partielle de l’oxygène, le rendant moins « actif » pour rentrer dans le sang. Pour compenser ce léger manque d’oxygène, la respiration s’accélère inconsciemment, tout comme le rythme cardiaque… A quantité égale, l’alcool pénètre donc plus vite l’organisme et ses effets négatifs sont encore plus rapides.
Il ne se passe pas une semaine sans qu’un passager alcoolisé ne fasse la une des journaux. Rien que cette semaine, un voyageur s’est retrouvé ligoté à son siège avec du scotch lors d’un vol entre l’Islande et New York (photo ci-dessus) et un Boeing 737 de British Airways reliant Londres à Tunis a du atterrir d’urgence à Lyon à cause de deux passagères ivres, sans parler des exemples célèbres que son Jean-Luc Delarue, Naomi Campbell, le Prince de Bahrein et tant d’autres… Selon Jean-Pierre Otelli, auteur du livre « Passagers incontrôlables », les passagers génèrent environ 5000 problèmes graves par an, posant parfois des questions de sécurité aérienne. Leur principale cause ? L’alcool. Il faut donc continuer à combattre les idées reçues et absolument éviter de consommer toute boisson alcoolisée avant un vol. Son effet sédatif peut être obtenu par d’autres voies, il n’a aucun effet positif et comporte de nombreuses conséquences fâcheuses.
Un dernier petit point : le mélange alcool + anxiolytiques, et désolé si l’on devient quelque peu technique. Les anxiolytiques les plus courants (les benzos) ont un effet sur le système GABAergique par modulation allostérique positive. Le système GABA servirait, entre autres, à contrôler la peur ou l’anxiété qui se manifeste par une surexcitation neuronale. En gros, ce mélange a un effet en libérant les influx nerveux responsables de la peur … Il est peu probable que cela aide un phobique de l’avion ! Il n’y a donc malheureusement pas de formule magique : comprendre sa peur, apprendre à se relaxer et connaître l’avion sera toujours une démarche plus efficace et surtout, durable…
Plus d’informations sur les prises en charge contre la peur de l’avion sur notre site www.peuravion.fr
Bravo et merci pour cet excellent article. Quels sont les médicaments les moins mauvais à utiliser pour un vol ?
Bonjour Caroline, tu trouveras toutes les réponses sur l’utilisation des médicaments contre la peur en avion ici : http://www.peuravion.fr/blog/2013/01/quels-medicaments-utiliser-contre-la-peur-de-lavion/.
Xavier
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