Dans les stages contre la peur de l’avion dans lesquels j’interviens, voilà une question qui revient souvent : est-il possible qu’un pilote alcoolisé prenne les commandes. L’actualité rattrape aujourd’hui cette crainte puisque l’alcoolémie d’un pilote de la compagnie American Eagle a été détectée et confirmée 2 heures avant le décollage, retardant le vol de plus de 3h, le temps qu’un pilote de remplacement prenne les commandes (détail de cet événement ici). On est donc en droit de se demander quelle est en général l’attitude des pilotes face à l’alcool.
Les règles sont en général simples : un pilote doit prendre son service avec un taux d’alcool dans le sang nul. Zero, nothing, nada, ничего, لا شيء, RIEN. Aux USA, aucun alcool ne doit avoir été consommé depuis au moins 8 heures. En dehors du risque que le pilote prendrait et ferait prendre aux passagers de l’avion, il risque de perdre sa licence s’il est repéré, autrement dit son gagne-pain et très souvent sa raison de vivre. On se doute donc que rares sont les pilotes qui dérogent à cette règle, et les quelques événements relatés (2 ou 3 par an) finissent toujours bien puisque le pilote est repéré et dénoncé par son copilote, les autres membres d’équipage, l’équipe technique ou des passagers, et ce bien avant le décollage.
Qu’en est-il des fameuses fêtes qui font la réputation des équipages à l’étranger, y compris chez Air France ? Et bien elles ne sont pas une légende, bien au contraire puisque j’ai eu l’occasion d’y participer a de nombreuses reprises. Mais il ne faut pas oublier que les équipages ne redécollent pas le lendemain de leur arrivée. Ils font leur trajet, font parfois la fête le soir de leur arrivée, puis dorment, se reposent le lendemain, et ne reprennent l’avion que le surlendemain pour le vol suivant, bien évidemment frais, dispos et sobres.
A ma connaissance, même si un taux d’alcoolémie non nul a été retrouvé chez les pilote d’avions accidentés en Russie (14 septembre 2008 à Perm et 20 juin 2011 à Petrozavodsk), aucun accident d’aucune sorte sur des avions de lignes n’a été directement causé par l’alcool. Chers phobiques de l’avion, vous pouvez donc être rassurés : si vous prenez l’avion le 1er janvier, vous serez en sécurité !
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