Intervention de Nicolas Coccolo, pilote de ligne et formateur au centre de traitement de la peur de l’avion, dans la revue « Réponse à tout » :
Est-il vrai qu’il n’y a que 15 minutes d’oxygène dans les masques qui tombent du plafond de l’avion ?
Nicolas Coccolo : Oui, mais il y a un autre système qui délivre 30 minutes. Cela dépend des compagnies et de la durée du vol. Dans tous les cas, cela est largement suffisant. Si un problème se présente, les pilotes mettent leurs masques et tentent de descendre le plus vite possible à une altitude où l’air est respirable (à environ 4 000 mètres du sol). Cette opération ne dure généralement pas plus de quatre minutes. Un peu plus si nous survolons des montagnes. Si cela peut vous rassurer, il n’est jamais arrivé dans l’histoire de l’aéronautique qu’un passager meurt à cause du manque d’air. Au pire, il peut tomber dans les pommes, mais rien de plus.
Vous dites qu’au-dessus de 3 000 mètres d’altitude, l’air n’est pas respirable. Comment peut-on respirer dans un avion sans porter de masque dans ce cas ?
N.C. : Effectivement, plus on monte en altitude – à la montagne, par exemple – plus la pression de l’air diminue et nous avons la sensation de manquer d’oxygène. A l’intérieur d’un avion, la pression de l’air est augmentée pour créer un équilibre avec l’air extérieur. Ainsi, équipage et passagers ne ressentent pas de différence.
Pourquoi y a-t-il des gilets de sauvetage et pas de parachutes à bord des avions ?
N.C. : Pour sauter en parachute, il faut se trouver à moins de 4 000 mètres du sol (sauf si l’on s’appelle Felix Baumgartner, ndlr : lien), et avancer à une vitesse d’environ 150km/h, ce qui est rarement le cas d’un avion de ligne (minimum 250km/h). De plus, à cause de l’altitude et de la pression à bord de l’appareil, il est impossible d’ouvrir les portes en l’air. Et ce n’est pas plus mal car si les nous ouvrions, vous n’auriez pas le temps de mettre votre parachute que vous seriez déjà aspiré à cause de la vitesse.
Pourquoi les lumières à bord de l’avion s’éteignent lorsque nous atterrissons de nuit ?
N.C. : Le sol des aéroports est bordé de PAPI (Precision Approch Path Indicator), des lumières rouges et blanches qui aident les pilotes à mieux repérer les pistes d’atterrissage. Si nous gardions les lumières allumées, les pilotes d’autres appareils se trouvant à proximité pourraient nous confondre avec la piste. C’est juste une précaution, je ne pense pas que cela soit déjà arrivé.
Une autre explication consiste à dire que les lumières sont éteintes dans un avion qui atterrit de nuit afin d’habituer les yeux des passagers en cas d’évacuation d’urgence.
Est-il vrai que les pilotes atterrissent plus brusquement en cas de pluie, afin d’éviter les aquaplanings ?
N.C. : Oui. En tout cas c’est ce qu’on nous recommande de faire quand on apprend à piloter. On évite un atterrissage trop doux pour ne pas glisser et utiliser les freins plus rapidement. Si le sol est parfaitement sec, il n’y a pas de raison d’atterrir un peu brutalement, sauf si la piste est très courte.
Est-il vrai que les excréments des toilettes situés à bord des avions sont rejetés en plein vol ?
N.C. : Non ! Il y a un réservoir à l’arrière de chaque avion où sont stockés les déchets. Et quand les appareils sont au sol, on fait la vidange. Donc, normalement, aucun risque de se prendre des excréments sur la tête.
D’autres questions ? Allez lire : J’ai testé : soigner ma peur de l’avion en une journée chrono. Vous devriez trouver vos réponses.
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