L’utilisation des téléphones, qui avaient la réputation de perturber les instruments de bord, a été autorisée par la plupart des compagnies aériennes. D’autres mythes seraient également bons à jeter. Revue de détail avec Xavier Tytelman, spécialiste de la sécurité aérienne et formateur au Centre de Traitement de la Peur de l’Avion :
1- Les téléphones portables peuvent dérégler les équipements de l’avion
Faux : l’Union Européenne a suivi la réglementation américaine en janvier 2014, et les passagers peuvent maintenant utiliser leur téléphone en mode avion à tout moment du voyage, même au décollage et à l’atterrissage. De grandes compagnies comme Air France ou Easyjet ont déjà adopté cette réglementation. Et si le mode avion n’est pas activé ? Et si je téléphone avec mon portable? Le risque reste nul, tous les équipements de l’avion sont rendus insensibles à ce type d’ondes.
Le seul problème sera de réussir à capter du réseau, ce qui est quasiment impossible dans les avions de ligne.
2 – Le contenu des toilettes est déversé pendant le vol
Faux : lorsque l’on tire la chasse, le contenu des toilettes est simplement collecté dans des cuves qui seront vidangées à l’escale. Des dysfonctionnements ont déjà provoqué le vidage de la cuve qui a gelé contre la paroi extérieure de l’avion avant de tomber, le blue ice, mais il ne s’agit d’un dysfonctionnement très rare et sans gravité.
3 – La foudre peut faire exploser l’avion
Faux : en moyenne, les avions prennent la foudre toutes les 1.000 heures de vol… mais cela ne présente aucun risque car l’avion agit comme une cage de Farraday : l’électricité ne passe pas le fuselage !
4 – Les turbulences peuvent casser l’avion
Faux : aucun des avions de ligne aujourd’hui en circulation n’a jamais eu d’accident en vol en raison d’une turbulence. Même si elles sont très désagréables, elles ne présentent donc pas de risque.
5 – En cas de panne d’un moteur au décollage, l’accident est certain
Faux : les moteurs d’un avion sont tellement puissants qu’un avion pourrait décoller sur la moitié de ses réacteurs, et même réaliser la totalité de son trajet.
6- L’air de l’avion est infecté de microbes
Faux : selon une enquête présentée par Microban, plus de la moitié des voyageurs craignent d’être la cible de bactéries lors d’un long trajet en avion. Vrai et faux : la proximité avec une personne souffrant d’ebola n’est évidemment pas recommandée, en avion ou dans un autre environnement… Mais les avions captent l’air extérieur avant de l’injecter et le mélanger à celui présent dans la cabine. Au final, l’air des avions est totalement renouvelé toutes les 2 à 3 minutes seulement ! Afin d’éviter de ramener des moustiques porteurs du chikungunya ou du paludisme depuis des contrées exotiques, les équipages diffusent une bombe insecticide tout au long de l’avion. Cette procédure est souvent confondue avec un produit désinfectant, ce qui renforce, à tort, l’impression que les microbes sont nombreux à bord
7 – Un passager fou pourrait ouvrir la porte de l’avion en vol et provoquer un crash
Faux : il est totalement impossible d’ouvrir une porte en vol, à la fois grâce aux blindages et aux sécurités présentes, mais aussi pour une question de physique. La pression dans l’avion est très forte en comparaison avec l’extérieur, et il faut toujours tirer sur la porte vers l’intérieur de l’avion pour l’ouvrir. La pression de l’air dans l’avion appuie donc sur les portes et nous empêche de les actionner.
8 – Un avion tomberait comme une pierre si les moteurs s’arrêtaient
Faux : un avion qui perdrait ses moteurs pourrait planer plus d’une demi-heure sur plusieurs centaines de kilomètres.
9- L’alcool aide à faire passer la peur de l’avion
Faux : l’alcool accélère le rythme cardiaque et augmente la tension artérielle. Si vous êtes anxieux, cela augmentera donc encore votre anxiété et vous rapprochera de la crise de panique !
10- Les masques à oxygène serviraient uniquement à faire planer les voyageurs pour éviter les situations de panique
Faux : Malgrès ce qu’affirme Tyler Durden dans Fight Club, les masques à oxygène ne font pas planer les voyageurs. Il s’agit simplement d’air qui ne vient pas cette fois de l’extérieur mais de bonbonnes. S’ils se déclenchent, le pilote descend rapidement en altitude jusqu’à retrouver une altitude ou l’air est respirable. Les personnes qui auraient pu tomber dans les pommes dans l’intervalle par manque d’air, se reveillent naturellement.