Le moins que l’on puisse dire, c’est que 2014 se termine mal avec l’accident Air Asia, et il est donc a priori difficile de tirer un bilan positif de cette année aéronautique…
Cependant, vous me connaissez, il faut regarder le verre à moitié plein. D’autant qu’il est plus rempli que ce qu’il n’y parait.
1) Combien d’accidents ?
Le Bureau d’Archives des Accidents d’Avions a fait le décompte et dénombre « seulement » 114 crashs, en comptant tout ce qui vole y compris les petits vols biplaces de loisir, comme les avions de voltige par exemple… Un si faible nombre d’accident est un record qui n’avait pas été enregistré depuis 1934. Cela représente une amélioration de 50% en quinze ans.
Si l’on ne considère que les avions de ligne civils transportant des passagers (incluant tous les avions de plus de 2,5 tonnes pouvant transporter 14 passagers et plus) on n’enregistre « que » 7 accidents mortels pour plus de 37 millions de vol (liste ici). Ce chiffre égale donc le record de l’année 2013, mais puisqu’il y a plus de vols réalisés il représente donc une amélioration.
Entracte :
En 2014, il y a eu 7 accidents mortels pour plus de 37 millions de vols enregistrés, ce qui fait moins d’un accident pour 5 millions de vols.
En France, la probabilité de devenir millionnaire en jouant à l’Euromillion est en moyenne de 1 chance sur 4 millions…
On a donc plus de chance de gagner à l’euromillion lorsque l’on y joue, que de se crasher lorsque l’on prend un avion…
Fin de l’entracte.
Mais il faut le reconnaître, il y a deux différences majeurs pour les accidents 2014 : plus de morts que les années précédentes, et des accidents touchant des compagnies qui nous sont proches alors que l’on était habitués à voir les accidents sur les compagnies de la liste noire… ce qui faisait beaucoup moins de bruits dans les médias…
2) Combien de morts ?
Ces 7 accidents d’avion ont provoqués beaucoup plus de morts que les années précédentes, avec 877 passagers 55 membres d’équipage décédés. Entre 1971 et 2007, le taux de survie moyen des passagers des avions ayant subi un crash mortel (comprendre : un crash grave comptant au moins un mort) est supérieur à 60%. A l’inverse, l’année 2014 a été marquée par des accidents dans la plupart des cas sans survivant.
Entracte :
En 2014, pour 3 milliards de personnes transportées en avion, il y a eu 877 morts.
Chaque jour, pour environ 3 milliards de personnes transportées par la route, il y a 3 500 morts.
Fin de l’entracte.
3) Bilan 2014 et objectif pour 2015
Un élément marque l’année 2014 : l’absence de crash directement lié à un défaut de maintenance ou un problème technique. Outre le Twin Otter accidenté au Népal et l’Antonov en Iran, les accidents n’ont pas eu lieu au sein de la liste noire des compagnies aériennes ou sur des avions à la réputation sulfureuse.
Un détournement pour le MH370, un avion abattu par un missile, des questions en suspens pour Air Asia et Swift Air, une mauvaise remise de gaz pour l’ATR d’Asiana… On peut supposer qu’en gardant le même niveau d’excellence dans le domaine de la maintenance en 2015, les autres causes seront évitées : les détournement n’arrivent pour ainsi dire plus depuis le 11 septembre 2001, les avions abattus par des missiles sont théoriquement possibles mais on part tout simplement du principe qu’un Etat (seule force possédant ce type de missile) ne tire pas volontairement sur des avions civils, et les autres situations sont tout simplement évitables, tout est une question de formation des pilotes et d’adaptation des réglementations si cela s’avère nécessaire.
Parions donc que l’année 2015 sera encore meilleure, d’autant que la flotte mondiale rajeunit rapidement, et que les nouveaux avions offrent un confort et une sécurité toujours plus élevée.
Et une petite vidéo sur la sécurité aérienne pour conclure :
Un petit bilan également pour ce blog : 34 192 sessions en 2014 et une moyenne de plus de 1640 pages vues chaque jour !
Merci à tous les rédacteurs pour leurs contributions : le Dr Velina Negovanska (Docteur en Psychologie), Alexis Ruffault (doctorant en Psychologie), Margot Ferrand (Psychologue), Vincent Padilla (Ingénieur Aéronautique et Directeur Général d’Aertec Solutions), ainsi que les pilotes des simulateurs de vol partenaires du Centre de Traitement de la Peur de l’Avion dans lequel j’interviens.
C’est vrai que les accidents de la route sont plus meurtriers que ceux en avion. Les chiffres sont plus explicites. Seulement, les accidents en avion font beaucoup de décès en même temps et cela semble un peu excessif. Si peu de personnes s’abstiennent de voyager en avion à cause des accidents, on peut dire que la grande partie voyage toujours. Et c’est bien de voir des reportages comme cela pour redonner confiance à ceux qui ont peur de voyager en avion.
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