Lorsqu’ils sont en vol, les avions envoient leur positionnement et leur identité en continu via leur ADS-B. Ces informations sont captées par les contrôleurs aériens qui peuvent ainsi assurer une sécurité totale au trafic aérien. Ces données sont également captées et mises à disposition par des sites comme FlightRadar24, ce qui permet à chacun de suivre l’évolution des avions (voir capture d’écran ci-contre). En cas de difficulté, des codes d’alerte peuvent être émis par l’avion : panne radio, problème technique ou détournement, ce qui permet aux contrôleurs d’agir en conséquence (et aux sites comme FlightRadar24 d’alerter la terre entière à chaque pseudo-événement). Ce système a néanmoins une limite, puisqu’il ne fonctionne que lorsque les avions sont à portée radio de ces stations… et lorsqu’un avion disparaît dans une zone non couverte, ce qui est rare rappelons-le, les systèmes de positionnement habituels ne sont parfois pas suffisants. C’est notamment cela qui explique qu’il ait fallu deux années avant la récupération des boîtes noires de l’AF447 Rio-Paris, ou que le MH370 disparu en mars 2014 n’ait pas encore été retrouvé.
Depuis le détournement et la disparition du MH370, les compagnies aériennes et les organismes chargés de sécurité aérienne planchent donc sur la mise en place d’un système permettant un suivi géographique continu des avions. Une première solution vient d’être annoncée par l’Organisation internationale de l’aviation civile (OACI), l’organisme de l’ONU en charge des questions aéronautiques. L’OACI prévoit de voter une obligation de mise en place d’un dispositif de suivi dans toutes les compagnies aériennes dès 2016. Le système émettra une information de localisation pour l’avion toutes les 15 minutes, et même toutes les minutes en cas de situation anormale. On peut imaginer que ce terme de « situation anormale » s’applique en cas d’urgence à bord déclarée au moyen du transpondeur (un émetteur permettant par exemple aux pilotes d’indiquer si l’avion rencontre une difficulté ou qu’il est détourné), ou encore si l’avion s’éloigne du plan de vol prévu. Avec un tel suivi, le positionnement de l’avion sera précis à 11 km près, ce qui facilitera évidemment les recherches d’une éventuelle zone de crash. Dans le cas du MH370, la taille de la zone de recherche représentait plusieurs dizaines de milliers de kilomètres carrés, alors qu’une boîte noire n’est détectable qu’à moins de 5km dans ces conditions…
Le président de l’association internationale du transport aérien (IATA) a par ailleurs indiqué qu’un bon nombre de compagnies ont prévu d’améliorer les moyens de suivre leurs avions sans attendre cette obligation. L’objectif n’est donc pas ici d’empêcher les (rares) accidents, mais de permettre une localisation rapide des éventuels débris de l’appareil, ce qui répond à une attente du grand public et à une analyse plus rapide de ses causes. Précisons également qu’un système de suivi ADS-C existe déja pour les survols océaniques, mais son utilisation était limitée par son coût élevé lié à une obligatoire d’utiliser des transmissions de données par satellite…