Même si elles ne présentent aucun risque pour l’avion de ligne en vol de croisière, les turbulences sont la première source de la peur de l’avion… De nos jours, une grande partie des turbulences peut être prévue ou détectée grâce au radar météo embarqué dans l’avion. Les éventuelles turbulences résiduelles sont ensuite compensées par les commandes de vol électrique des avions, leur avantage étant de pouvoir réagir bien plus rapidement que le plus fulgurant des pilotes… Mais il reste toujours des turbulences imprévisibles, et même si elles ne sont pas dangereuses elles sont toujours désagréables et pourraient faire tomber les personnes qui ne seraient pas attachées. Une nouvelle technologie devrait permettre de réduire ces turbulences « imprévisibles ».
Lorsqu’un avion rencontre une turbulence inattendue et que celle-ci est suffisamment forte pour être gênante, le pilote va la signaler via des PIREPs (pour Pilot Reports), principalement via sa radio (ou également via le système de communication ACARS). Les pilotes des avions volant ensuite sur la même route pourront dès lors être avertis pour adapter la conduite de leur appareil, par exemple en changeant d’altitude pour l’éviter, ou en volant plus doucement pour en réduire le ressenti. Il faut percevoir la turbulence comme un dos d’âne en voiture : lorsqu’on la prend à 50km/h on le ressent beaucoup plus qu’à 30 km/h. Et en avion, on prend normalement ces dos d’ânes à 800 km/h, alors autant réduire notre vitesse… Les zones de turbulences détectées par les pilotes sont répertoriées et peuvent contribuer à constituer des cartes comme celle-ci :
Le problème est qu’il n’est pas possible pour les contrôleurs aériens d’intégrer les PIREP sur l’écran des radars qu’ils utilisent pour le suivi du trafic aérien. Ils informent donc les pilotes mai sans avoir la certitude de la localisation précise de la turbulence, tant dans le plan horizontal que vertical.
La nouveauté, présentées par les sociétés IBM et Gogo, est que ces signalements seront automatisés via la généralisation des TAPS (Turbulences Auto-PIREP System), c’est-à-dire des PIREPs automatiques. L’automatisation des rapports permettra aussi de percevoir des évolutions jusqu’ici non annoncées car trop faibles, et le système pourra voir des tendances à l’accroissement des turbulences sur une zone. La deuxième grande nouveauté est dans la présentation des signalements qui se fera directement dans le cockpit avec une grande précision. Il faut bien comprendre que ces informations sont en général données par radio, ce qui en limite l’efficacité. Les pilotes doivent pour l’instant noter les coordonnées des turbulences signalées, rarement en temps réel, alors qu’elles devraient désormais directement apparaître sur leur carte de navigation…
Au final, moins de turbulences c’est plus de confort, moins de personnes qui se font mal en tombant et de matériel abîmé… et les turbulences coûteraient jusqu’à 100 millions de dollars chaque année aux compagnies aériennes en frais médicaux, matériel abîmé et réparations en tous genres ! Mais au-delà de cet aspect financier, il est clair que la diminution des turbulences permettra également de réduire la peur de l’avion.
Oui, peut être mais, c’est comme une voiture en ville ou autoroute, en ville elles n’ont pas de vitesse régulières ce qui augmente la consommation d’énergie, a contrario de l’autoroute. Idem pour un avion qui devrait changer constamment sa vitesse !