Il y a quelques semaines, j’ai eu la chance d’être invité par Transavia (compagnie low cost faisant partie du groupe Air France) afin de réceptionner à Seattle un nouvel avion, un Boeing 737-800… Ce fut l’occasion de réaliser une visite des usines de Seattle (article dédié est ici) et de renter en France dans ce que l’on appelle un ferry flight, c’est-à-dire un vol de convoyage, le but étant simplement de ramener l’avion vers l’aéroport à partir duquel il sera exploité. Mais avant de ramener l’avion, de nombreux tests doivent être réalisés.
L’appareil a déjà subi des centaines de tests de bon fonctionnement tout au long de son assemblage,on sait donc que tous ses systèmes fonctionnent, de la pressurisation aux trains d’atterrissage, et des commandes de vol aux circuits hydrauliques. Avant le premier vol, des vérifications vont être réalisées au sol : bon fonctionnement du système de carburant, allumage des moteurs, roulage au sol, freins (sur les roues et les reverse), tests de l’avionique…
Le premier vol est appelé B1 (pour Boeing 1), il est réalisé par une équipe de pilotes d’essai du constructeur Boeing constitué de deux pilotes et d’un ingénieur de vol qui suit les paramètres. L’objectif du B1 est de vérifier que tout fonctionne aussi bien en vol qu’au sol et que l’avion répond correctement et conformément aux exigences dans toutes les phases de vol. Une trentaine d’essais vont ainsi être réalisés à moyenne puis à haute altitude : manœuvres comme des virages serrés à facteur de charge élevés, extinction puis relance des moteurs (car oui : un avion peut voler sur un seul moteur), utilisation des équipements de secours, tests de dépressurisation jusqu’à ce que les masques à oxygène se déploient, systèmes de navigation, de communication, vérification des équipements de divertissement du bord, puis atterrissage en mode automatique (voir cet article sur l’atterrissage automatisé) sur un terrain d’essai situé à environ 300km de l’usine de Seattle.
L’avion redécolle alors pour Seattle où les éventuelles corrections seront appliquées et vérifiées dans un deuxième vol (le B2). Dans la très grande majorité des cas, seul le vol B1 est nécessaire (Boeing livre près de 40 Boeing 737 par mois et tout fonctionne donc de manière optimale).
C’est alors aux équipes de la compagnie cliente, ici Transavia, de prendre le relai pour un vol C1 (Customer 1) qui reprend dans les grandes lignes le programme du B1. Le pilote responsable des vols techniques de la compagnie en charge de ces tests pour Transavia s’appelle Antoine Sénéchal, un pilote très expérimenté ayant déja participé à plusieurs vols C1 en tant qu’observateur et ayant une connaissance approfondie des options techniques choisies par Transavia sur l’avion. Le vol C1 est presque systématiquement conforme, et l’avion est prêt à rentrer à son port d’attache dès la fin de ce vol. Au total, il y aura donc 3 vols tests avant la réception de l’avion par la compagnie pour le retour en France, cela semble faible mais l’avion aura en réalité subi des milliers de tests.
Ce n’est donc qu’à bord de ce 4ème vol Seattle – Orly que j’ai eu la chance d’embarquer pour un vol mémorable, avec une simple escale technique pour ravitaillement en Islande. De magnifiques aurores boréales sont même venues saluer notre voyage… Un vol qui s’est bien évidemment déroulé de manière nominale, avec une ambiance excellente à bord liée au petit nombre de passagers. L’appareil a été livré en temps et en heures à Orly, il s’agissait du 32ème Boeing 737-800 de la flotte de la compagnie, immatriculé F-HTVJ. Pour l’anecdote, Transavia a réussi à repasser devant sa concurrent Easyjet, en redevenant la première compagnie low cost sur l’aéroport d’Orly. Souhaitons donc longue vie à cet avion et à cette filiale du groupe Air France, elle nous prouve chaque jour que le low cost français est possible, en maintenant une qualité de service et une sécurité optimales.
Les routes aériennes ne peuvent pas toujours éviter le survol de pays en guerre ou atteints par des organisations terroristes. Comment être sûr, alors, que les avions civils qui survolent ces zones ne peuvent pas être la cible d’actes terroristes ?
Bonjour, il ne suffit pas qu’un pays soit en guerre pour qu’il ait les moyens de toucher un avion de ligne, ce ne sont pas de petits missiles tirés depuis l’épaule qui peuvent monter à 10.000m d’altitude. Vous pouvez lire cet article sur le sujet : http://www.peuravion.fr/blog/2014/07/les-missiles-un-risque-pour-les-avions-de-lignes/
Mais il y a de nombreuses autres raisons de sécurité aérienne pour contourner des zones dangereuses : opérations militaires, tirs de fusées, risque missile, ou même fermeture du contrôle aérien… Voici l’article sur ce sujet : http://www.peuravion.fr/blog/2016/02/vents-orages-zones-interdites-pourquoi-lavion-fait-il-des-detours/