Ecrit le 29 Mai 2020
L’image ci dessus permet très clairement de voir les dégâts subis par le dessous des moteurs lorsqu’il a touché la piste (en rouge), ainsi que la RAT déployée (entourée en vert)
Lorsque l’accident aérien de l’Airbus A320 de la compagnie PIA a été connu, beaucoup de personnes ont très (trop ?) rapidement pointé du doigts la maintenance de l’avion. En effet, il est aisé d’imaginer une mauvaise procédure de sortie de stockage après plusieurs mois d’arrêts… Mais les différents éléments désormais en notre possession permettent plutôt de s’orienter vers une hypothèse « facteur humains ».
Voici la succession des faits :
– une approche non stabilisée, à vitesse et taux de descente trop élevés, comme on le voit sur ce graphique :
Ces deux courbes permettent de comparer l’approche normale d’un A320 sur Karachi (en rouge) avec la trajectoire de l’avion ayant subi le crash… 10.000 pieds au lieu de 2000…
– pas de remise de gaz malgré les rappels de la tour de contrôle,
– un oubli de sortie des trains d’atterrissage par les pilotes (on entend l’alarme dans le cockpit dans les échanges avec la tour, et les pilotes n’annoncent aucun problème technique), et un oubli de vérification de cette action par la tour,
– l’avion touche la piste et frotte le sol avec ses moteurs (élément confirmé par la trace laissée sur le sol et les marques sous les moteurs visibles sur des photos), avant de réaliser une remise de gaz,
– l’avion redécolle dans l’axe mais subit une double panne moteurs (confirmée par la sortie de la RAT et l’annonce des pilotes à la radio), l’obligeant à planer… Sa faible hauteur ne lui permet pas de revenir sur la piste, l’avion entre en collision avec des immeubles dans le quartier d’habitation de model colony.
L’image permet très clairement de voir les dégats subis par le dessous des moteurs lorsqu’il a touché la piste (en rouge), ainsi que la RAT déployée (entourée en vert)
L’ensemble de ces éléments et les échanges radio sont détaillés dans cette vidéo :
Les deux boîtes noires ont été retrouvées et seront analysées prochainement par le BEA. Il est très probable que les facteurs humains soient en cause dans cet accident qui aura causé le décès de 89 des 91 passagers ainsi que des 8 membres d’équipage.