Évolutions en vue pour l'entrainement des pilotes

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18/3/25 13:30
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Velina Negovanska

En transport aérien, la recrudescence récente des accidents suite à une perte de contrôle en vol pose les limites de l’entraînement des pilotes de ligne en simulateur. Dans la perspective de l’évolution de la réglementation européenne suite aux recommandations de l’OACI (UPRT), ECAIR sort les pilotes des simulateurs pour les replonger dans le réel, aux commandes d’un avion léger (C150 Acrobat) et du plus rapide des monoturbopropulseurs (TBM850/900). 

L’Upset prevention and recovery training (UPRT) soit l’Entraînement à la prévention et à la récupération des pertes de contrôle en vol est le fruit d’une réflexion de nombreuses instances aéronautiques internationales (OACI, FAA, AESA) et de groupes de travail pour définir un nouveau dispositif précisant les formations initiale et complémentaire d’un pilote. Ce procédé doit également s’assurer si « les méthodes de validation de cet entrainement sont capables de fournir au pilote les connaissances, compétences et comportement lui permettant de prévenir et, si nécessaire, de récupérer une perte de contrôle en vol ». [1] Le projet de texte européen doit être publié dans les semaines à venir et sera soumis, par l’AESA, à la consultation des acteurs du secteur du Vieux Continent pendant 3 mois. La réglementation définitive est attendue pour 2016.Basée dans la région bordelaise, ECAIR (European Center for Advanced In-flight Recovery) est une start-up fondée en 2011 par un ancien pilote de chasse et pilote de ligne Philippe Borghini. ECAIR est aussi une des sociétés pionnières en Europe proposant l’enseignement et l’entraînement des pilotes pour diminuer le nombre d’incidents et d’accidents liés à la perte de contrôle en vol.« Il existe trois facteurs primordiaux, déclencheurs d’une situation de crise », souligne Philippe Borghini, « les facteurs externes (environnementaux), internes (mécaniques) et enfin humains. Une combinaison des trois peut avoir, souvent, des conséquences dramatiques ». La performance et la sûreté des machines actuelles est grandissante, y compris dans un environnement dégradé. C’est donc le facteur humain qui est désormais problématique : pour les incidents qui ont eu lieu ces dernières années, « c’est la LOC-I (loss of control in flight) qui est la principale cause des accidents mortels. 35% des accidents fatals sont dus à la perte de contrôle en vol » souligne Ph. Borghini.En vue de la future réglementation européenne relative à l’UPRT prévue pour 2016, ECAIR a mis au point des stages qui permettent d’entraîner les pilotes pour prendre conscience de la gravité de la situation et faire face à l’imprévu. « Il faut remettre le pilote dans la conscience de situation ou la fameuse SA (situation awareness) » indique le pédagogue, fort de son expérience professionnelle. « Avec une excellente prévention, on limite les mises en situations critiques et leurs dégradations éventuelles ». en collaboration avec la DGA EV (Direction générale de l’armement – Essais en vol) et l’EPNER (Ecole du personnel navigant d’essais et de réception), ECAIR propose aujourd’hui des stages sur trois modules : entraînement théorique, entraînement pratique sur FSTD (simulateur de vol) et entraînement pratique sur avion. Ce troisième module permet de réintroduire le réel dans la formation qui est devenue malheureusement trop virtuelle. « Les 2 G que ressent un pilote dans une petit avion d’entraînement sont les mêmes 2 G qu’il ressentira à bord d’un A320 ou d’un autre liner » ajoute le fondateur d’ECAIR. La formation pratique est dispensée sur plusieurs appareils avec une préférence pour le C150 AEROBAT, certifié voltige, car il répond parfaitement aux besoins de la formation UPRT ainsi que le TBM 850/900. « Ce turbopropulseur, le plus rapide dans sa catégorie (TAS 320 kts au FL 260), permet d’enchaîner des évolutions et du pilotage manuel à haute altitude au FL 300 et son cockpit à l’avionique moderne permet de recréer l’environnement des avions de ligne ».ECAIR propose également une formation spécifique aux effets psychologiques que peuvent rencontrer les pilotes civils et auxquels ils ne sont pas sensibilisés de façon pratique : désorientation spatiale, illusion visuelle ou encore hypoxie. C’est grâce aux générateurs d’illusions sensorielles qui se présentent un peu comme des simulateurs et sous l’étroite surveillance des spécialistes de la médecine aéronautique que les pilotes s’entraînent à gérer cette situation délicate, dont les conséquences peuvent être funestes.« Les accidents récents ont mis en évidence les lacunes dans la formation des pilotes et ont prouvé malheureusement que l’on s’est éloigné des fondamentaux du pilotage au détriment des automatismes » ajoute Philippe Borghini, « il est vital que nos pilotes prennent conscience de leur propre capacité de gestion de processus cognitifs afin de développer, grâce à la formation et à la sensibilisation, une intelligence pratique qui leurs permettra d’appréhender mais aussi de dompter l’improbable… ».

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