Peur de l'avion : comment arrêter d'anticiper le pire

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Peur de l'avion : comment arrêter d'anticiper le pire
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18/3/25 13:30
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Velina Negovanska

Il est toujours difficile de faire la distinction entre la douleur et la souffrance. La douleur est une expérience difficile à vivre, mais la souffrance est liée à la volonté d'éviter la douleur. En réalité, le fait de tenter de résister à un moment inconfortable ne la fait jamais disparaître, c'est même plutôt le contraire qui survient. Si en avion vous essayez de vous convaincre "n'aie pas peur, n'aie pas peur, n'aie pas peur" ou "il ne faut pas que mon coeur accélère", c'est probablement le contraire qui arrivera.Ceux qui ont fait le stage contre la peur de l'avion le savent : l'anxiété anticipée avant les vols met parfois plusieurs voyages avant de totalement disparaître, alors que la peur dans le vol diminue en moyenne à un niveau de seulement 3,7/10 dès le premier vol qui suit le stage. Le problème est que de nombreuses personnes sont dans la salle d'embarquement avec un niveau d'anxiété de 7/10, elles imaginent donc que le fait d'embarquer et de vraiment décoller va faire exploser le stress à 10/10, voire plus... Notre plus grande crainte n'est pas l'expérience vécue mais celle que l'on pourrait vivre, celle que l'on redoute et dans laquelle on imagine une situation invivable.Il est ainsi intéressant de constater que pour les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, les psychologues ont constaté que les traumatismes émotionnels étaient souvent plus difficiles à vivre pour les personnes qui avaient regardé les événements depuis leur canapé à la télévision que pour ceux qui vivaient réellement l'évacuation des tours en feu. L'observateur imagine à quel point la situation doit être insupportable à vivre, l'acteur gère la situation et fait le nécessaire pour la surpasser.Face à un avion, c'est la même chose : la question du stressé est "et si ca devenait pire ?". C'est ce "et si" qui vous pourrit la vie. En essayent de résister à une situation (je vais décoller), d'ignorer une réalité (je suis dans un avion) ou en se mettant à la place de personnes vivant une situation stressante (en regardant des vidéos de turbulences par exemple), on a l'impression qu'il s'agit de situations insupportables, des situations que l'on ne pourrait pas supporter. Au lieu de se poser la question du "et si", il faut avoir des réponse. Face aux questions techniques, comme "et si l'avion n'a pas assez de puissance pour décoller ?", il faut pouvoir se dire "l'avion peut décoller même s'il a perdu un seul moteur".Mais face à la peur de vivre une expérience, il ne faut pas anticiper sa réaction et attendre que l'événement arrive. Dans ce cas on reste avec une crispation d'attente. Prenons l'exemple des turbulences et de leurs sensations. "Et si je ressens des turbulences ?". Il faut d'abord effet savoir pourquoi une turbulence n'est pas dangereuse, mais il faut aussi prendre du recul. Il faut accepter de vivre l'expérience (et on la surmonte toujours), et une fois l'expérience vécue on peut prendre du recul. Lorsque l'on est en vol, si l'on attend la turbulence dès le décollage, le cerveau est en mode alerte en continu. Le cerveau ne fonctionne alors pas correctement, et à ce moment vous ne savez plus que la turbulence n'est pas dangereuse.Avec le recul, je me rends de plus en plus compte du fait que les passagers n'ont pas peur de ce qu'ils vivent mais de ce qu'ils imaginent. La situation telle qu'elle est imaginée dans le vol devient l'expérience vécue, et un vol de 1h dans lequel on a anticipé des turbulences qui ne sont jamais venues devient un vol turbulent. On arrive donc au vol suivant avec ce traumatisme supplémentaire, et l'anxiété se renforce ainsi progressivement même si les vols se passent globalement bien... La volonté n'est pas suffisante pour surpasser ce type de pensée automatique, et il faut vraiment réussir à travailler la gestion de l'anxiété pour réussir à se trouver dans un état d'apaisement, sans anticipation. Le travail de cohérence cardiaque est ainsi fondamental pour gérer l'anxiété : il apaise le cerveau des émotions, il réduit la sécrétion des hormones du stress, et tout cela permet de garder le cerveau rationnel (le cortex) plus fonctionnel.Quand le cortex est "allumé", les réponses techniques restent présentes à l'esprit (la turbulence n'est jamais dangereuse !), on peut mettre du doute sur notre ressenti et nos expériences. On peut aussi marquer le cerveau des émotions de manière positive, c'est l'objectif de la séance de simulateur de vol.

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