Quels médicaments utiliser contre la peur en avion ? Ce sujet est peu exploré alors qu'il est très répandu : plus de 49% des 300 personnes intégrées dans les études du Centre de traitement de la peur de l'avion affirment avoir pris des médicaments, mais seulement 11% les ont jugés efficaces, une efficacité par ailleurs évaluée comme décroissante avec le temps. De nombreuses études scientifiques ont été menées pour comprendre l'efficacité et l'effet réel de l'utilisation de l'homéopathie, des anxiolytiques et des sédatifs pour des voyageurs souffrant de la peur de l'avion.
1) L'homéopathie
Une étude publiée dans le The Lancet (British medical journal) fait une analyse des données actuelles existantes et conclut que l'homéopathie a approximativement le même effet que la prise d'un placébo. Source de l'étude ici
2) Les anxiolytiques
Une étude réalisée par "Stanford University School of Medicine" a été menée sur deux groupes de personnes ayant une peur élevée de l'avion et sur deux trajets en avion chacun. Lors du premier vol, le groupe 1 a reçu un des anxiolytiques les plus fréquents, l'alprazolam, et le deuxième groupe n'a reçu qu'un placebo. Sur le second vol, aucun médicament n'était délivré à aucun participant.
Dans le groupe placebo, 43% des sujets ont fait une attaque de panique dans le premier vol, puis seulement 29% au cours du deuxième vol. Dans le groupe ayant reçu l'anxiolytique, presque aucun sujet n'a subi d'attaque de panique dans le premier vol, mais le chiffre a explosé et a atteint 71 % lors du deuxième vol !
La médication augmenterait la difficulté de voler sur le long terme et son efficacité décroît, poussant les sujets à augmenter les doses ou à utiliser de l'alcool, ce qui est hautement déconseillé (voir notre article sur le sujet ici).
L'étude montre également que les anxiolytiques peuvent par ailleurs causer plus de confusion et faire croire à l'utilisateur que leur pire peur est effectivement en train de se réaliser. Au cours d'une turbulence classique, le passager sous médicaments pense ainsi que l'avion est réellement en train de plonger vers le sol. Après le vol, au lieu de se rendre compte que le problème n'en était pas un, le sujet pense que c'est cette médication qui lui a permis de surmonter cette expérience quasi-mortelle, et la situation peut se dégrader ainsi jusqu'à ce qu'il ne puisse plus voyager.
Vous pouvez consulter cette étude ici
3) Les sédatifs
L'organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande de NE PAS utiliser de sédatifs en avion car ceux-ci augmentent fortement le risque de thrombose veineuse. Voir la source de cette étude ici.
Solution
Même si l'utilisation d'un médicament peut effectivement être une aide ponctuelle, il est clair qu'il n'est pas une solution valable puisque la peur persiste et qu'elle peut même être renforcée par cette utilisation. Des solutions existent et les prises en charge proposées par le Centre de Traitement de la Peur de l'Avion, en suivant les recommandations des études internationales, permettent d'obtenir les meilleurs résultats de manière durable.