Lors du début de sa mise en descente, le vol A5235 de Hop / Air France entre Paris et Aurillac a subi un choc avec une pièce du panneau de train d'atterrissage, ce qui a provoqué ces dégâts visibles sur l’extérieur de l'appareil. Même si les dégâts semblent impressionnants, l’avion ne perd aucune de ses performances de vol et seul le revêtement extérieur est touché.
Pour faire simple, il y a dans l'avion des endroits plus ou moins solides en fonction de leur importance. Les parties de l’avion se trouvant face au vent, comme le bord d’attaque de l’aile ou le nez de l’avion, sont ainsi renforcées pour pouvoir faire face à des impacts avec de la grêle ou des oiseaux, alors que le dessus de l’aile qui ne risque pas d’être touché n’aura pas les mêmes exigences de résistance.
Le fuselage est réalisé en alliages de métaux et matériaux composites multicouches. Cette structure protège des éclairs, assure la pressurisation et conserve une souplesse pour gagner en solidité et en confort. Les ailes des avions peuvent ainsi se plier de plusieurs mètres pour mieux absorber les turbulences. Cette flexibilité améliore la solidité (l’aile plie mais ne rompt pas) et réduit la transmission des turbulences aux passagers.
Les surfaces extérieures sont celles qui nous intéressent ici. Celles qui ne sont pas directement exposées aux potentiels chocs et qui n’ont pas d’importance vitale sont donc moins solides pour être plus légères. Il y a environ 40 000 collisions aviaires chaque année dans le monde, heureusement sans conséquences graves.
Il y a quelques années, les puits où rentrent les trains d’atterrissage n’étaient pas protégés. Lorsqu’on regardait un avion en vol, on pouvait voir ses roues rentrées. Une modification a permis de rendre l’avion plus lisse, réduisant l’infiltration de petits courants d’air et améliorant ainsi la consommation de carburant de presque 1 % !
Sur l’image ci-dessus, on voit le dessus de l’aile dont le revêtement est tombé, laissant visibles les câbles et mécanismes internes. L’avion peut parfaitement finir son vol dans ces conditions. De même, notre ATR-42 de Hop a subi ce choc dans une zone sous l’aile, endommageant uniquement l’extérieur de l’appareil.
Conséquences ? Aucune perte de pressurisation, aucune dégradation des qualités de vol et une poussée des moteurs normale. Les pilotes ont rassuré les passagers (qui n’ont rien remarqué à part un bruit au moment du choc) et ont poursuivi leur vol jusqu’à un atterrissage sans incident. Les dégâts n’ont été constatés qu’une fois l’avion au sol.
Ne vous laissez pas impressionner par ces images : elles prouvent surtout que les avions sont conçus avec une ingénierie de haut niveau. Ces petits incidents sont rares et mieux vaut garder des surfaces légères et « fragiles » plutôt que d’opter pour des structures plus solides, plus chères et beaucoup plus lourdes… ce qui augmenterait la consommation de carburant.